QUOI DE NEUF SUR LE VIN ?


LES GRANDS CRUS DE BOURGOGNE PLIENT LE MATCH CONTRE CEUX DE BORDEAUX

Le classement des 100 étiquettes de grands vins du site Liv-Ex témoigne de la folle montée en puissance des crus bourguignons, reléguant presque en seconde division les grands châteaux bordelais.

S’il existait une coupe du monde des grands vins, son bookmaker serait sans doute la plateforme anglaise Liv-Ex. Mais plus qu’un pronostic, son rapport sur les 100 étiquettes les plus cotées sur le marché secondaire par ses utilisateurs en 2022* marque un vrai diagnostic des nouveaux rapports de force et d’appétence des grands vins du monde. Jusque-là trusté par les grands crus classés de Bordeaux, le haut de ce tableau est désormais un terrain bourguignon. Si le n°1 reste le domaine Leroy pour la troisième année consécutive, « pour la première fois, il n’y a pas de vins de Bordeaux dans le top 10. Pas un seul premier grand cru classé. Cette année a été totalement volée par la Bourgogne et le Champagne. Quatre bourgognes [Arnoux-Lachaux passant de n°62 à deuxième, Leflaive sautant de la treizième à la troisième place, Prieuré Roch bondissant de la 38ème à la cinquième place et Jacques-Frédéric Mugnier devenu neuvième après avoir été 47ème] et un champagne [Krug, passé dixième après avoir été onzième] ont pris la place des châteaux Lafite Rothschild (deuxième l’an passé), Mouton Rothschild (sixième), Petrus (septième) et Margaux (dixième) » indiquent les analystes anglais.
Plus globalement, ce top 100 recense désormais 39 étiquettes bourguignonnes (contre 24 en 2017), 25 bordelaises (pour 53 il y a 5 ans), 12 italiennes (8 en 2017) et 9 champenoises (6 il y a 5 ans). « Il n’y en a que pour la Bourgogne » titre le rapport de Liv-Ex publié ce jour, soulignant également une percée des vins de Champagne. Alors que la vente aux enchères caritatives des Hospices de Beaune vient d’atteindre de nouveaux sommets de valorisation, l’attractivité internationale des vins bourguignons est indiscutable. Soulignant que « toutes les marques du top 100 ont vu leurs prix augmenter dans un environnement commercial fulgurant », Liv-Ex pointe que « la pandémie de Covid-19 et la frénésie d'achat qu'elle a déclenchée ont propulsé les grandes étiquettes de vins fins du monde au sommet. [2022 confirmant la tendance annoncées par] les classements 2020 et 2021 : une plus grande diversité et l'éloignement continu de Bordeaux sur le marché secondaire. »
Place de Bordeaux
S’ils encaissent un revers (comme d’autres vins, italiens et californiens), les grands crus de Bordeaux sont loin d’être hors-jeu. Si les performances de prix des grandes étiquettes bordelaises sont dépassées par celles des bourgognes et champagnes, les châteaux des communales du Médoc, de Saint-Émilion et de Pomerol continuent de performer en termes de valeur. Notant qu’« il serait facile de voir la situation des marques bordelaises comme négative » globalement, Liv-Ex note de bons résultats individuels : « château Lafite Rothschild reste la deuxième marque la plus échangée en valeur et l'une des dix premières en volume. Château Cheval Blanc n'a perdu qu'une place avec une solide performance globale, tandis que château d'Yquem a gagné 20 places avec un nombre important de millésimes échangés et une valeur commerciale élevée. L'anticipation de la promotion de château Figeac dans le classement de Saint-Émilion en septembre en a fait l'un des meilleurs prix de Bordeaux, mais il a tout de même chuté dans le classement. »
Avec des étiquettes restant de poids, la place de Bordeaux demeure également un outil performant et reconnu pour la mise en marché de grands vins. En témoignent l’offre des négociants bordelais qui ne cesse de croître en nouvelles étiquettes venues d’autres vignobles (de Bourgogne et de Champagne, comme du reste du monde). Si les enjeux du prix des primeurs et des volumes de stocks retenus à la propriété restent posées pour Liv-Ex, le rapport anglais note que « peu de régions concentrent autant que Bordeaux la puissance de marque, le prestige, la disponibilité, la longévité et, de plus en plus, de bon rapport qualité-prix. Comparé à la flambée des prix de la Bourgogne haut de gamme ou même de certains champagnes de prestige, le bon bordeaux reste une proposition solide. » De quoi imaginer une remontada ? Par Alexandre Abellan
Les vins de Bourgogne, "l’excellence française dans ce qu’elle a de plus absolu" pour le ministre de l’Agriculture
En visite à Beaune, Marc Fesneau salue les performances du vignoble français, tout en appelant à anticiper les défis futurs, climatiques et commerciaux.
Venu « saluer l’excellence française dans ce qu’elle a de plus absolu », Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture a participé ce samedi 19 novembre à la Fête des Grands vins de Bourgogne, se tenant au centre des congrès de Beaune (Côte d’Or). Félicitant les représentants d’une « filière d’excellence » qui représente « l’image, le patrimoine, la culture, l’emploi, le territoire... », le député du Loir-et-Cher note lors d’un rapide point presse que « la difficulté quand on est reconnus, excellents, et que ça va, c’est de se poser la question de si ça n’allait pas un jour. Se remettre en cause. L’anticipation. Et ceux qui s’en sortent, dans ce domaine comme dans d’autres, ce sont ceux qui se disent que ça va, mais [font] attention [à ce qui pourrait se passer] dans 15-20 ans. [Dans le vignoble,] vous c’est le dérèglement climatique et le marché. » La filière des vins de France fait en effet face aux défis de la déconsommation réagit Thiébault Huber, le président la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne, qui organise la Fête des Grands vins de Bourgogne.
Se disant confiant dans les réflexions de la filière en matière d’anticipation et d’adaptation, le ministre de l’Agriculture remarque que « les viticulteurs ont vu bien avant les autres le dérèglement climatique, avec les dates de vendanges avançant d’une semaine, deux semaines, trois semaines… Il y a 20 ans, il n’y avait que les viticulteurs et les forestiers qui vous parlaient du changement climatique. Comme ils ont été vigies, ils sont capables d’accompagner » les changements de pratiques, l’adoption de moyens de préventions… Rappelant que l’État a accompagné le vignoble après les derniers épisodes de gel et de grêle, Marc Fesneau note le déploiement dès le premier janvier 2023 du nouveau système d’assurance récolte (à surveiller dans les mécanismes proposés par les assurances dès lors que nous avons mis moyens précise le ministre).
Transmission
Défi d’avenir pour le vignoble français, la transmission des exploitations dans un cadre familial était l’un des sujets clés des échanges de la CAVB avec le ministre. Indiquant commencer des concertations en prévision du futur projet de loi d’avenir et d’orientation agricole, le ministre se garde donner la moindre orientation. Si ce n’est de préciser que la concertation sera nationale puis régionale : « l’idée pour moi, c’est que l’installation n’est pas une affaire nationale, mais de territoire. Les sujets ne se posent pas pareil entre des zones d’élevage et des zones viticoles. Et ce n’est pas pareil dans des zones viticoles entre ici [en Bourgogne] et plus au nord ou plus au sud.

 

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